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L'ECONOMIE GENERALE

FACILE



Acquérir des connaissances sur l'organisation et le fonctionnement de l'économie dans un cadre national, sur les aspects internationaux de l'activité économique et financière ainsi que les grandes problématiques de croissance et de crise, sur les phénomènes économiques fondamentaux dans nos sociétés.

L'économie désigne depuis le 18ème siècle l'ensemble des activités d'une collectivité humaine visant à la production et à la consommation de richesse. L'économie étudie donc la production, la répartition et l'utilisation des richesses, et elle est indissociable de l'histoire, de la sociologie ou de la géographie. Finalement, l'économie est l'ensemble des activités qui permettent à une population de satisfaire ses besoins; la science économique cherchera donc à expliquer l'ensemble ces activités. Plusieurs théories sur l'économie s'affrontent : l'école classique (analyse de la division du travail, théories de la répartition, des échanges, de l'évolution des économies : bases du système actuel), l'analyse marxiste (organisation de la production et ses conséquences sociales à une époque donnée, celle du capitalisme), les néo-classiques ou marginalistes (réaction du comportement individuel : satisfaire ses besoins, maximiser les profits...), l'approche keynésienne (analyse des relations entre deux grandeurs globales : le revenu et la consommation, avec intervention de l'Etat pour réguler).

Pour les mêmes phénomènes, les méthodes divergent selon la théorie : approche micro-économique/macro-économique, statique/dynamique (contient le temps : passé, présent, avenir), monétaires/réelle (les phénomènes réels sont ils influencés par la monnaie ?), théorique/empirique.


Dans les économies contemporaines occidentales, trois critères déterminants les caractérisent : ceux sont des économies capitalistes (ceux détenants des capitaux organisent les productions), marchandes (la production est réalisée en vue d'être vendue sur un marché, sauf pour certaines activités comme les services publics), libérales-interventionnistes (l'Etat intervient).



A- INTRODUCTION A L'ECONOMIE



Donne une approche globale du déroulement de l'activité économique ainsi que du cadre structurel dans laquelle elle se réalise. La comptabilité nationale donne cette approche globale.



I- La comptabilité Nationale


Le fonctionnement de l'économie fait entrer en relations des agents économiques les uns avec les autres d'une part (interdépendances nationales ou circuit en économie fermée), et des pays les uns avec les autres (par échanges entre agents résidents et agents non-résidents : circuit en économie ouverte) d'autre part.

Interdépendances nationales : les agents économiques sont amenés à se rencontrer, essentiellement pour procéder à des échanges : travail contre salaire, marchandises contre paiements, ... Ce sont des circuits économiques. L'échange se fait par la monnaie, ce qui double le nombre de circuits. En rajoutant d'autres agents (banques, administrations, ...), le nombre de circuits croit exponentiellement.

Economie ouverte : de la même façon qu'entre agents économiques, des échanges sont réalisés entre la Nation et le reste du monde. Les flux de marchandises sont les importations et les exportations par l'intermédiaire de devises.


a) Les secteurs institutionnels


La comptabilité nationale décrit les relations entre les agents économiques regroupés en secteurs institutionnels. Le découpage en secteurs institutionnels repose sur 2 critères : les agents sont-ils résidents ou non ? Quelle est leur activité principale et leur ressource principale ? On peut alors distinguer 6 secteurs résidents, et le reste du monde (RM). On a par exemple les sociétés et quasi-sociétés non financières (entreprises n'ayant pas d'activités financières : la plus part des entreprises publics et nationalisées), les administrations publiques (services non marchands), les administrations privées (services non marchands ou presque, à des ménages qui cotisent volontairement : sociétés de bienfaisance, partis politiques, ...), les ménages (incluant les entreprises individuelles). Les relations entre secteurs se traduisent par 3 grandes catégories d'opérations :

- Les opérations sur les biens et services : la production P (qui est marchande si le prix couvre au moins la production), la consommation C (de type finale CF ou intermédiaire CI si elle sert à la production; C = CI + CF), la formation de capital I (accroître ou maintenir la production; capital fixe FBCF, variations de stocks DSt, I = DSt + FBCF), le commerce extérieur (importations M, exportations X). Si on prend les ressources de ces opérations, on a P + M, si on prend l'emploi des ressources : X + C + I. L'équilibre est obtenu par égalité. La valeur ajoutée d'une entreprise est VA = P - CI. Si on les somme toutes, on obtient le PIB (à la TVA et droits de douane près). L'égalité peut alors aussi s'écrire : PIB + M = CF + FBCF + DSt + X.

- Les opérations de répartition : ((re)distribution des revenus) la distribution primaire (ces revenus résultent d'un concours direct à une opération de production : salaires, intérêts, ... On y prélève des cotisations sociales, des impôts et des taxes), distribution secondaire ou redistribution (retraites, allocations, ...), les opérations financières (modification du patrimoine financier).


b) Gestion des secteurs


La gestion des secteurs demandent la réalisation de comptes par secteur qui récapitulent l'ensemble des opérations réalisées avec l'ensemble des autres secteurs sur l'année. Le compte de production met en évidence la valeur ajoutée, le compte d'exploitation (description de la répartition de la VA dans les charges liées à la production : son solde est l'exédent brut d'exploitation). Le compte de revenu (revenu qui pourra être utilisé pour la consommation finale et l'épargne : le solde est le revenu disponible brut). Le compte d'utilisation du revenu (description du partage consommation finale et épargne. Son solde est l'épargne brute qui est égal au revenu disponible brut pour les entreprises : elles n'ont pas de CF). Le compte capital (façon dont les secteurs ont utilisé leur épargne. Le solde est la capacité (si > aux besoins) ou le besoin de financement. Le compte du reste du monde (ne détaille pas les opérations, le solde fait apparaître le besoin ou la capacité de financement de la Nation). Les comptes sont organisés en 2 colonnes (emplois, ressources) et se succèdent, le solde d'un compte positif constituant la ressource du suivant.

Sur ces bases, sont élaborés 3 grands tableaux : le Tableau Economique d'Ensemble (REE : présentation des secteurs avec les relations avec le RDM), le Tableau des Opérations Financières (TOF : détaille les comptes financiers) et le Tableau des Entrées Sorties ou TES. Ce dernier tableau est structuré en 4 tableaux : le Tableaux des Entrées Intermédiaires (TEI : consommations intermédiaires), le tableau des emplois finaux (détaille les utilisations finales), le tableau des ressources en produits (récapitule les ressources dans chaque produit), et le compte de production et d'exploitation (mise en évidence de la VA : permet le calcul du PIB : produit intérieur brut).


c) Mesure de l'activité économique


Afin de mesurer l'activité économique, on calcule des agrégats. Le PIB en est un, d'autres sont le Revenu National (somme des revenus primaires des unités résidentes), les soldes des secteurs (épargnes, consommation finale ..). Le PIB est assimilé à un indicateur de "bien-être national", mais c'est abusif car il ne tient pas compte de toutes les activités (économie souterraine : travail au noir,...; activités non-marchandes mal évaluées), des conditions de vie et il n'intègre pas sous forme de dépenses les coûts des sociétés (pollution, nuisances, ...).



II- Les structures de l'activité économiques


L'activité économique dépend en partie du contexte dans lequel elle se déroule. Mais, par son action, elle peut modifier le contexte. On trouve 3 grandes catégories d'acteurs : les entreprises, les groupes sociaux (syndicats, associations de consommateurs, ...), et l'Etat qui influence directement ou indirectement l'activité économique.


a) La marché


Tout d'abord nous allons étudier le marché. Il peut désigner l'échange (sens économique) ou le lieu d'échange (sens courant). Etudier le marché, c'est étudier l'organisation des échanges. Avant la révolution industrielle, l'auto-consommation était prédominante (structure agricole). Depuis, les choses ont évoluées faisant place à l'industrie et à la concurrence. La concurrence pure et parfaite (CPP) rassemble l'Atomicité du marché (l'action d'un seul ne modifie pas le marché), l'homogénéité du marché (produits de qualités identiques quel que soit l'offreur), la transparence du marché (tous les intervenants doivent être parfaitement informés), la libre entrée d'entreprise (un producteur nouveau peut trouver sa place sans conditions qui le désavantage par rapport aux autres), la parfaite mobilité des facteurs (les facteurs de production (travail, capital) peuvent être déplacés et leurs proportions modifiées). Seul le prix est un critère de CPP. Dans la réalité, la CPP n'existe pas, c'est un modèle théorique. Il existe plusieurs typologies de marchés : l'atomistique (acheteurs et vendeurs infini), l'oligopole (acheteurs infini, vendeurs peu nombreux), l'oligopsone (acheteurs peu nombreux, vendeurs infini), le monopole (acheteurs infini, un seul vendeur), le monopsone (un acheteur, vendeurs infini). Le développement de situation d'oligopole a considérablement transformé les modalités de la concurrence entre les entreprises).


b) Les groupes sociaux


Un groupe social peut être défini comme un ensemble d'individus, rassemblés par des règles et des normes communes; plus généralement par des objectifs. La notion de classes sociales ajoute une dimension : la conscience de classe (conscience collective interne et conscience des antagonismes vis-à-vis des autres classes). L'INSEE a établi la nomenclature des Professions et Catégories Sociales (PCS). Les critères utilisés sont divers : actif ou pas.. Chaque catégorie ainsi dégagée a une certaine homogénéité quant à sa place et son pouvoir dans le système productif, son instruction, son revenu, ... Les groupes sociaux sont organisés s'ils mettent en oeuvre des actions collectives destinées à préserver ou à améliorer leur situation. Leur domaine d'intervention le plus connu est le domaine de l'action syndicale.


c) Activité de l'Etat


Depuis les libéraux où le rôle de l'Etat devait se limiter à la justice, la défense et la police, l'Etat s'est investi dans l'activité économique. De nos jours on a un secteur privé et un public. Mais l'Etat peut être saisi sur un contexte juridique dans lequel se déroule l'activité économique (droit du travail, ...), sur le service public (justice, police, défense : l'Etat gendarme; éducation, protection sociale : l'Etat providence), sur un secteur industriel et commercial (une partie des activités est non marchande (PTT, ...) et l'autre partie se déroule sur le marché et fait entrer certaines entreprises en concurrence avec le secteur privé. Cette dernière partie peut être renforcée par des nationalisations, ou réduite par des privatisations), sur un budget annuel, sur une planification indicative définissant les grandes orientations à moyen terme (moins utilisé car aléatoire aujourd'hui du fait de sa complexité à cause de la crise et de l'ouverture des frontières), une politique économique (pour éviter une trop grande fluctuation et améliorer certaines situations : emploi, ...).




B- L'ACTIVITE ECONOMIQUE



Cette seconde partie est consacrée à l'examen des déterminants et des résultats de l'activité économique décomposée en 3 temps : la production, la formation des revenus et l'utilisation de ces revenus.


I- L'organisation de la production


La production est surtout l'activité principale des entreprises. Il existe plusieurs types d'entreprises : les privées (entreprises individuelles, sociétés de personnes : SARL, sociétés de capitaux : SA, les coopératives) et les publiques (étatiques : PTT, Renault; sociétés d'économie mixte; concessions d'un service public à des personnes de droit privée). Mais elles sont toutes des centres de production : avec une combinaison de facteurs de production, elles créent des produits. On va étudier cette combinaison, puis la formation des ressources issues de la vente, et enfin les méthodes d'interventions des pouvoirs publics.


a) Activité de production


L'activité de production peut se mettre sous forme de fonction Y = f(K, L) où Y désigne le produit, K le capital et L le travail. Il faut alors savoir qu'elle est la meilleure combinaison de capital et de travail qui offre le plus de rentabilité. Les facteurs de production sont des éléments qui sont utilisés pour produire : matière premières, machines, savoir-faire... En général on distingue 2 grandes catégories : le capital et le travail.

Le capital est scindé en 2 : le technique, qui est celui utilisé directement dans la production (avec les capitaux fixes qui s'usent peu et sont renouvelés par l'investissement, et les capitaux circulants qui représentent les consommations intermédiaires); et les autres formes de capitaux tels des immeubles, des terrains, ...). Pour produire un bien final, il faut d'abord produire les biens de production qui permettront de le fabriquer : c'est le détour de production.

Le travail, au niveau macro-économique peut, être assimilé à la population active (population en age de travailler et effectivement active ou à la recherche d'un emploi. De là, le taux d'activité est le nombre d'actifs / par la population totale, et le taux de chômage : nombre de chômeurs / population active. Les déterminants de la population actives sont des facteurs démographiques, sociaux, économiques et culturels (durée de la scolarité, age de la retraite, mentalités, conjoncture économiques, ...).


b) Optimisation des facteurs de production


On peut évaluer la participation des facteurs de production à l'aide de ratios de productivité qui mesurent les quantités produites par unité de facteur utilisé. La productivité du travail (quantité de travail / quantité de produit : Y/L) peut être mesurer par valeur ajoutée / masse salariale. L'intensité capitalistique mesure la proportion de capital mis à la disposition d'une unité de travail (L/L). Le coefficient de capital (K/Y) mesure la contribution du capital technique à une unité du produit. La productivité du capital (Y/K) est l'inverse.


Au niveau micro-économique, les entrepreneurs vont rechercher la meilleure combinaison possible des facteurs de production. En courte période, ils opèrent surtout sur le facteur de travail, mais il arrivera que le taux de production ne change pas. Il faut alors passer à une autre échelle de production en achetant des machines. En période longue, l'entrepreneur prévoit ces phases, mais là encore il arrivera que la production stagne : on obtient la taille maximale de l'entreprise. Les décisions sur courtes périodes se font en étudiant le coût moyen (coût en moyenne pour une unité produite : CT/Y avec CT coût total = Coûts Fixes (loyer) + Coûts Variables : fonction des quantités produites) et le coût marginal (accroissement du coût de production pour une unité supplémentaire produite : dCT/dY). Le profit est maximal si le coût marginal est égal à la recette marginale (recette de la vente d'une unité supplémentaire à un prix donné par le marché) : en effet, si le bénéfice à gagner est supérieur aux dépenses, on manque des profits. De même, si il est inférieur, on perd alors de l'argent sur cette dernière unité fabriquée. En période longue, l'entreprise peut modifier (si les rendements deviennent décroissants) sa combinaison productive en passant à une échelle supérieure de production. Le profit va attirer des concurrents qui vont faire baisser le prix du marché, c'est pourquoi à long terme, on ne cherchera pas à avoir la recette marginale égale au coût marginal, mais plutôt l'égalité du coût moyen et du coût marginal : le profit sera maximum pour la quantité produite au minimum de coût moyen. Mais les conditions de CPP ne sont pas possibles, et les entreprises recherchent des stratégies pour faire face à la concurrence. Un des moyens est la concentration : le nombre des entreprises diminue quand leur taille augmente. Cela s'explique par des facteurs techniques (permet des investissements importants), financiers (poids sur les fournisseurs, ...), et économiques (production accrue). Mais à partir d'un certain point, les taches administratives sont nombreuses et de nouvelles obligations apparaissent : les coûts fixes s'élèvent et rendent plus difficile la rentabilisation de l'entreprise. Cela explique le recours à la sous-traitance. On parlera de concentration horizontale (au même stade de production), verticale (d'amont en aval), ou de diversification. C'est avec la concentration que l'on quitte le domaine de la CPP. D'autres stratégies s'interessent au produit : publicité, SAV, offres spéciales, multiplication des marques, ... Les prix sont aussi manipulés par les entreprises en fonction de leurs objectifs.


Dans l'approche macro-économique, on met en évidence des relations entre des grandeurs globales : les agrégats. Dans ce cadre, la production est déterminée par la demande qui elle-même dépend du revenu global.


Les 2 moyens d'accroître les capacités de production ou d'améliorer l'efficacité de la combinaison productive sont l'investissement et l'emploi. Dans certains cas, les facteurs de production sont substituables (substitution du capital au travail par achats de machines), dans d'autres non, et il faudra alors conserver une certaine proportion entre capital et travail.


c) L'investissement


On distingue 3 grandes catégories d'investissements : le productif (achats de biens de production), le logement (terrains, immeubles), l'immatériel (formation ...). On ne s'intéresse qu'au premier.

Si l'objectif est d'accroître la capacité de production, on parlera d'investissements d'extension ou de capacité. Si c'est pour améliorer les performances de l'équipement, on parle d'investissement de rationalisation ou de productivité. Enfin, si c'est pour le remplacement d'équipement, on parle d'investissement de remplacement. Mais en général les investissements ne se distinguent pas aussi bien, ils concernent plusieurs types de base d'investissement.

L'investissement productif représente la FBCF. On dispose de 2 indicateurs pour son évolution : le taux 'investissement (FBCF/PIB = richesse nationale pour la continuation de la production) et le taux d'accumulation (FBCF/stock de capital = croissance du capital productif). Pour investir, l'entreprise peut recourir à ses propres moyens, à des banques, à des émissions d'actions ou d'obligations. Mais il se peut que l'endettement soit favorable à la rentabilité de l'entreprise : c'est l'effet de levier de l'endettement (intérêt < taux de rentabilité). En cas de problème, l'effet inverse peut se produire : effet de massue. Enfin, il y a 3 grands déterminants de l'investissement : le coût relatif des facteurs (utiliser davantage le capital ou le travail ...), la rentabilité (choix entre investissement et placement), la demande (adapter sa capacité à la demande). L'investissement étant très instable, des politiques sont mises en oeuvre pour la stabiliser ou le relancer. Par exemple avec des effets directs (investissement public, ...) ou indirects (politique économique : politique monétaire (variation des taux d'intérêts), fiscale (impôts), budgétaire (subventions), générale (relance de la demande, salaire, ...). L'insuffisance des investissements conduit à court terme à une compétitivité insuffisante qui va se traduire par des pertes de parts de marché, et à long terme à la désindustrialisation, c'est à dire diminution des capacités de production, donc des ressources de la Nation.


d) Le chômage


La montée du chômage montre la profondeur des transformations. Actuellement, les offres et les demandes de travail ne s'ajustent pas. Certains l'expliquent par l'absence de flexibilité des salaires (conventions collectives, SMIC). Dans la version ultra libérale, le chômage est volontaire (volonté de ne pas travailler au-dessous d'un minimum, ...). La version libérale donne comme explication que le chômage tient des difficultés rencontrées par les entrepreneurs pour rentabiliser leurs équipements. Pour y remédier, il faudrait moins de charges sociales, fiscales, ajuster rapidement le volume d'emploi, ... Enfin, la version keynésienne pose que le chômage est le fait de l'insuffisance de la demande de biens et de services: il faut relancer la demande. Mais le chômage n'est pas global, mais plutôt sectoriel. On dit aussi qu'il est à la fois conjoncturel (récession, ...) et structurel (changements de technologie, des comportements, ...).

Nos économies subissent des changements profonds qui n'ont pas tous été choisis. Ainsi, l'insertion importante dans les échanges internationaux introduit une contrainte de compétitivité peu favorable à court terme à l'emploi. Historiquement, on a constaté que le progrès technique s'est traduit par des pertes d'emplois à court terme; mais à moyen et long terme, de nouvelles activités se développent créant des emplois. Seulement, les détruits ne ressemblent pas aux nouveaux.


e) La politique industrielle


La politique industrielle a pour but de rendre l'appareil productif adéquat aux caractéristiques de la demande qu'elle soit intérieure ou mondiale. Certains secteurs d'avenir sont en difficulté. La politique industrielle a ainsi une tache importante d'orientation de l'activité et de l'investissement. Elle se traduit par des aides et des incitations au secteur privé, et par des orientations au secteur public. Ce dernier joue un rôle important dans les secteurs de pointe, de recherche, et dans l'investissement.

En CPP, les prix se mettent au niveau qui permet d'égaliser les offres et les demandes. Or, la CPP est théorique. Le prix est choisi par l'entreprise en fonction de la concurrence, de son image de marque, de la marge qu'elle juge nécessaire pour la rentabilisation, ... Les prix sont alors dits administrés; il comprend la marge et le coût de revient (coût de production total). Les entreprises peuvent faire une politique des prix en tenant compte du lieu de vente, de la saison, ...


f) L'inflation


On constate une hausse générale du niveau général des prix. Seul le rythme de la hausse (taux d'inflation) subit des variations à la baisse. L'inflation est un phénomène macro-économique. Elle peut être due à l'augmentation des coûts de production, ou a une offre ne correspondant pas à la demande (rare). Les structures conduisent aussi à l'inflation avec par exemple l'indexation des salaires sur les prix, l'oligopole, l'effort des groupes sociaux pour modifier à leur avantage le partage de la VA, ...

L'Etat intervient alors, soit à travers les tarifs publics (SNCF, EDF, ...), soit par le contrôle de prix (mais au relâchement les entreprises se rattrapent). Cette politique est nécessaire car une inflation durable, supérieure à celle de nos principaux partenaires étrangers, représente un risque de moindre compétitivité en matière de prix, donc de dégradation accrue du commerce extérieur.



II- Formation et répartitions des revenus


On distingue 2 grandes catégories de revenus selon qu'ils sont liés ou non à une participation directe ou indirecte à la production. Les revenus primaires sont dits revenus de l'activité ou de la propriété; les revenus secondaires ou de transfert sont issus de la redistribution opérée par les administrations. Ces administrations sont constituées d'administrations centrales, des collectivités locales et de la sécurité sociale. Les 2 premières tirent leurs ressources des impôts payés par les autres secteurs institutionnels, elles ont pour fonction principale la fourniture d'équipements et services collectifs, et l'organisation de la redistribution aux ménages (sous forme de prestations sociales) ou aux entreprises (sous forme de subventions). La Sécurité sociale (créée en 45) est une organisation destinée à garantir les travailleurs et leur famille contre les risques susceptibles de réduire ou de supprimer leur capacité de gain. Pour cela on verse des cotisations. La Sécurité sociale couvre 4 domaines : la maladie et les accidents du travail, l'assurance vieillesse (retraites), l'assurance sociale (chômage), et les prestations familiales.


a) Les revenus primaires


Les revenus primaires sont ceux qui rémunèrent les facteurs de production. Ceux des ménages sont constitués principalement de revenus de travail (salaire) et de capital ou de propriété. La plupart des salaires sont déterminés au cours de négociations collectives. Les revenus de la propriété regroupent les actifs fonciers (loyers), les actifs financiers (revenu des actions : dividendes, ou revenu des obligations : intérêts), les actifs incorporels (que l'usage procure aux auteurs, compositeurs, inventeurs, ...). On considère la répartition de la valeur ajoutée entre salaires et EBE : elle est très importante car elle est à l'origine en quelques sortes à la fois de l'offre (EBE détermine la capacité d'autofinancement des entreprises) et de la demande (les salaires déterminent la consommation des ménages). Cette répartition primaire est appelée partage social. De plus, lorsque les gains de productivité se ralentissent, chacun cherche à préserver la progression de ses ressources ... un des moyens qui permette de satisfaire tout le monde est d'augmenter les prix, l'inflation finance alors ce que les gains de productivité ralentis ne permettent plus de financer.


b) Les prélèvements


Les prélèvements sont les impôts et les cotisations sociales. On a 2 catégories d'impôts : la TVA avec les impôts liés à la production et à l'importation, et les impôts sur le revenu et le patrimoine. La TVA est un impôt indirect dont le taux est adapté à la nature des produits. Les autres impôts liés à la production et l'importation représentent 27% des recettes fiscales et portent sur les produits (tabac, alcool, ..), sur les salaires (taxe d'apprentissage, professionnelle...), sur les importations (droits de douane). Les impôts sur le revenu et le patrimoine représentent 30% des recettes fiscales et comprennent l'impôt sur le revenu IR, sur les bénéfices des sociétés IS (taux unique 45%) , la taxe foncière et celle d'habitation (variable selon les régions). Quant aux cotisations sociales, elles rapportent presque autant que les impôts. De nombreux régimes existent : général (celui des travailleurs salariés de l'industrie et du commerce), spéciaux (cheminots, agriculteurs, ...). Ces cotisations sont payées à la fois par l'employé et par l'employeur : il faut les inclure dans le calcul de la charge salariale qui est donc l'addition du salaire brut et des cotisations sociales patronales (35%). Le salarié perçoit un salaire net : salaire brut moins cotisations sociales salariales (16%). Tous ces prélèvements ont pour conséquence de modifier le revenu disponible des agents économiques, et on pourra les utiliser dans une politique de relance.


c) La redistribution


La redistribution est matérialisée par des prestations qui sont de 2 sortes, les prestations en espèces (pour maintenir le niveau de revenu des ménages pour un remplacement permanent (retraite, pension) ou temporaire : prestations familiales), et les prestations en nature (prise en charge d'un besoin, transfert d'argent (remboursement), mise à disposition d'équipements collectifs (crèche, ...). Les objectifs de la redistribution est de corriger sont en partie de corriger les inégalités de la distribution primaire.


L'évolution des revenus peut se mesurer selon des critères quantitatifs et structurels. Pour apprécier la croissance réelle d'un revenu, il faut pouvoir isoler sa croissance propre de celle de son prix. Si on tient compte de l'inflation, on aura l'évolution en termes réels, sinon elle sera en termes nominaux. On peut étudier facilement les disparités des salaires car ils doivent être déclarés. L'analyse de la dispersion consiste à mesurer les écarts par rapport à la moyenne à l'aide de la variance et de l'écart type. Les revenus de transfert représentent en moyenne 30% du revenu des ménages, cette proportion s'explique par le vieillissement, allongement de la durée de vie, récession économique (chômeurs), croissance de certaines dépenses : santé notamment.



III- Utilisation des revenus


Les revenus ont deux utilisations principales : la consommation C et l'épargne S. L'analyse de l'utilisation des revenus revient à examiner le partage entre C et S.


a) La consommation


On distingue dans la consommation les besoins vitaux (permet la survie au sens stricte : aliments, vêtements, logement), les besoins sociaux (liés aux développement et aux habitudes) : ces derniers traduisent aussi des nécessités dans un pays et à une époque donnée.


L'approche micro-économique voit le consommateur comme une personne qui cherche à améliorer sa situation, c'est à dire sous la contrainte de son revenu, faire des choix entre différentes possibilités de consommation. Il se livre à un calcul économique qui vise à établir une priorité des biens qu'il désire. On appelle alors l'utilité marginale la dernière unité d'un produit consommé. Cette utilité est décroissante car le consommateur se satisfait peu à peu. Ce concept permet de déterminer la quantité d'un bien qu'un individu va demander. La loi de la demande établit une relation entre le prix des biens et la quantité qui en est demandée, et pose que la quantité demandée d'un bien varie en raison inverse de son prix. Cependant cette loi ne se vérifie pas dans certains cas (par changement d'habitudes des C.). Dans d'autres cas, la loi est inversée : plus les prix augmentent, plus la demande suit; c'est le snob-effect. Les liens entre demande, prix et revenu vont permettre d'établir une classification des biens. Ils sont analysés avec le calcul de l'élasticité-prix ou élasticité-revenu de la demande. L'élasticité mesure la sensibilité de la variation d'une grandeur à la variation d'autres grandeurs; elle se calcule par le rapport de variation des grandeurs considérées.


L'approche macro-économique met en évidence les liens entre revenu et demande pour expliquer les déterminants de la consommation. La consommation est une fonction croissante du revenu. Seule une fraction de ce revenu est consommée, et la fonction traduit la tendance (on parle de propension) qu'ont les ménages à consommer une certaine partie de leur revenu R. La propension moyenne à consommer est C/R. Le rapport entre l'accroissement de la consommation et l'accroissement du revenu s'appelle la propension marginale à consommer (DC/DR). Enfin, il y a une partie de la consommation qui ne dépend pas du revenu : c'est la consommation incompressible.


Les lois d'Engel expliquent les évolution de la consommation : si le revenu augmente, les dépenses alimentaires augmentent à un taux moindre; celles des vêtements, chauffage, .. restent stables; enfin celles affectées à l'éducation, aux voyagent augmentent. Les coefficients budgétaires mesure la part du budget total de consommation qui est consacrée à une catégorie de produit. Parce qu'elle influence largement la production, la consommation joue un rôle non négligeable dans la croissance économique ... et constitue un instrument pour la politique économique.


b) L'épargne


L'épargne existe à partir d'un certain revenu. Le ralentissement de la progression du pouvoir d'achat s'est traduit par une baisse des épargnes. De plus, l'inflation joue aussi. Deux théories l'expliquent : l'inflation accélère les achats (avant qu'ils augmentent : effet de fuite devant la monnaie), ou le pouvoir d'achat de l'épargne est maintenu en cas d'inflation. En fait, on retrouve les 2 théories, la 1ère à court terme, et la 2ème à moyen ou long terme. Le patrimoine est considéré comme une réserve de pouvoir d'achat, et plus il est important, moins l'épargne semble utile. Plusieurs incitations entrent en jeu : par fiscalités (exonération d'impôts, ...), ou par le taux d'intérêt. On appelle taux d'épargne S/R, et taux d'épargne financière (ou général) : capacité d'autofinancement / RDB (part du revenu qui n'est ni consommée, ni affectée à l'investissement).


Par le fait de l'épargne, les capacités des uns vont être pour les autres des moyens de financement externes (pour investir, ...). Ce qui est important est que la part consommée du revenu national corresponde à l'investissement.




C- PROBLEMES CONTEMPORAINS



I- Monnaie et financement


Nous n'avons pas traité explicitement de la monnaie, pourtant sa présence dans l'économie a toujours été implicite. Il en est de même pour les aspects financiers.

Tous les flux réels se doublent de flux monétaires de sens inverse. Les banques ont pour activité principale de prêter de l'argent en accordant des crédits. La monnaie est importante, et la politique monétaire a pour objectif d'en régler l'évolution. Différentes formes de monnaie se sont succédées après le troc : thé, sel, ..., puis les métaux précieux ont pris la relève. Pour des commodités de transport, ces métaux ont été remplacés par la lettre de change (chèque) avant d'utiliser les billets de banque. Seule la banque centrale (une par pays) peut émettre des nouveaux billets car les billets ont été émis jusqu'en 1913 en fonction du stock de métal précieux du pays. Les billets auront alors un "cours forcé". Par la suite les gens s'habitueront à déposer leur argent à la banque.


a) La monnaie


La monnaie a trois fonctions : intermédiaire dans l'échange, unité de compte, réserve de valeur. On peut mesurer des agrégats monétaires qui visent à mesurer le montant des moyens de paiement dont disposent les agents non financiers déposés auprès des agents financiers (masse monétaire), et à montrer l'origine de ses moyens de paiement (contreparties de la masse monétaire). Le premier agrégat, la masse monétaire, est constitué de l'ensemble des moyens de paiement, classés selon le degré de liquidité : M1 = monnaie fiduciaire et dépôts à vue auprès des banques; M2 = M1 + dépôts immédiatement liquidables : livrets, ...; M3 = M2 + comptes à terme + titres à court terme; L = M3 + bons du trésor et formes d'épargnes contractuelle (= assorties de conditions : plans d'épargnes logement, ...). Le taux de liquidité de l'économie est le rapport entre un agrégat monétaire et un agrégat physique (PIB, ...). Les contreparties montrent l'origine de la monnaie. Quand la monnaie était parfaitement convertible en métal précieux, la seule contrepartie était le stock d'or. On peut retenir que maintenant, les contreparties de la masse monétaire sont constituées de créances de diverses natures.


b) Le système bancaire


Les institutions monétaires de crédit constituent généralement le système bancaire. On y trouve la Banque de France BdF et les autres banques ou banques de second rang. La BdF a un rôle spécifique : elle émet les billets; elle est la banque des banques, elle possède les réserves d'or et de devises de la Nation. Les banques de second rang possèdent un compte à la BdF; leur activité consiste dans la réception et la gestion des dépôts des agents non financiers, et dans l'octroi de crédit. Elles peuvent élargir leur activité en prenant des participations dans les entreprises, ou en offrant une étendue de services... Il existe d'autres institutions de crédit qui ne peuvent pas recevoir à vue et qui ne délivrent pas de carnets de chèques : la caisse des dépôts et consignations, et les caisses d'épargne et de prévoyance, dont l'activité est de collecter l'épargne et de financer les collectivités locales, et l'industrie; les institutions financières spécialisées IFS qui financent par des subventions ou emprunts une mission confiée par l'Etat : caisse de prêts aux HLM, ..; les sociétés financières : spécialisées dans le crédit à la consommation et l'immobilier; les compagnies financières qui ont des participations dans des entreprises et leur gestion : holdings, ...


c) Création monétaire


Il y a 2 niveaux de création monétaire : celle initiale par le BdF et celles de créances : faites par les banques quand elles accordent des crédits. En fait il y a 3 catégories : les crédits aux entreprises et aux particuliers; les concours à l'Etat, et les achats de devises étrangères. Les banques peuvent développer dans certaines limites leur passif en développant leur actif par simple jeu d'écriture (un crédit fait apparaître de l'actif (créances), et du passif (poste des dépôts clients). Le remboursement d'un prêt se traduit par une "destruction de monnaie" : si tous les prêts étaient remboursés en même temps, on observerait une diminution de la masse monétaire. On voit alors que les contreparties de la masse monétaire contiennent des créances nettes en or et en devises de la BdF et des banques, le crédit interne net décomposé en créances sur le Trésor Public TP, et créances sur l'économie (entreprises et particuliers). La somme des contreparties est égale à M2.


Une des principales limites à la création monétaire sera due aux besoins des banques : il leur faut disposer de suffisamment de billets. De plus, il y a règlements entre banques, et aucune banque n'accepte la monnaie crée par une autre banque : elle veut de la monnaie centrale (émise par la BdF). Des réserves stables en billets sont donc nécessaires, et peuvent être déposées à la BdF. D'ailleurs, les banques doivent au minimum posséder les réserves obligatoires : une proportion des dépôts et crédits doit être déposée à la BdF : cette proportion est utilisée en politique monétaire. Les banques se trouvant à court de monnaie centrale peuvent s'en procurer en revendant des créances à la BdF si elle les accepte (c'est le refinancement auprès de la banque centrale), ou elles s'adressent à d'autres banques qui peuvent avoir un excédent de monnaie centrale (cette opération se passe sur la marché monétaire). Mécanisme de l'escompte (ou du réescompte pour les banques avec la banque centrale): une entreprise qui accepte une traite peut demander à sa banque de lui avancer moyennant un intérêt, le montant de la traite. Elle disposera de l'argent avant l'échéance de la traite.


d) Marché monétaire


Le marché monétaire est le marché de l'argent à court terme. Les opérateurs sont tous les agents qui disposent de liquidités à court terme et désirent les placer (offres), et ceux qui ont des besoins de financement à court terme (demandes). Le marché monétaire est d'abord celui de la monnaie centrale (1er compartiment), c'est à dire des billets émis par la BdF et détenus par les banques. Les banques interviennent sur ce marché soit par des opérations réalisées entre elles (refinancement), soit par d'autres catégories d'opérations. La banque centrale peut également intervenir pour accroître ou limiter les liquidités en circulation : c'est la politique de l'open market. Les grosses entreprises, les riches particuliers, les banques et le TP peuvent intervenir également : la plus part des opérations se font à partir de 500KF; les billets de trésorerie émis par les entreprises, les certificats de dépôts émis par les banques, .. constituent ce que l'on appelle les nouveaux instruments financiers NIF qui sont négociés sur le marché monétaire et qui constituent des objets d'échange de plus en plus important. Ce marché permet de court-circuiter les banques en s'adressant directement à ceux disposant d'une trésorerie excédentaire.


e) Politique monétaire


La politique monétaire a pour objectif de rendre les moyens de paiement adéquat aux besoins de l'activité économique. Une quantité excessive de monnaie par rapport aux besoins conduit à l'inflation, l'inverse conduit à la récession. Pour l'économiste Friedman, l'inflation est un phénomène uniquement monétaire; la lutte passe donc uniquement par la politique monétaire. Cette idée repose sur le lien entre la croissance des moyens de paiement et la croissance du niveau général des prix. Pour d'autres la politique monétaire doit être comprise dans la politique économique. La politique monétaire est mise en oeuvre principalement par la BdF et définit les conditions auxquelles les banques peuvent se procurer de la monnaie centrale ainsi que les règles à respecter. Le taux d'intérêt est l'arme monétaire privilégiée; mais on trouve des instruments directs (agissant sur les conditions auxquelles les banques peuvent accorder des crédits) et indirects (agissant sur la liquidité bancaire : conditions auxquelles les banques peuvent se procurer des liquidités : open market, réescompte, coefficient d'emploi (proportion entre les fonds propres et leurs créances), les réserves obligatoires; agissant sur le taux d'intérêt : appels d'offres en liquidités de la BdF, le taux de réescompte, taux créditeurs (incitent à l'épargne)).


f) Système financier


Le système financier comprend le système du crédit et le marché financier, soit 2 compartiments. Il est le lieu de l'ajustement entre les besoins et les capacités de financement des agents. L'ajustement est quantitatif et qualitatif : les agents excédentaires veulent que le financement soit rentable, sur, et disponible, alors que les agents déficitaires pensent tout autrement. Les moyens de financement des entreprises sont de type interne (autofinancement), ou d'appel à l'épargne (externe)(crédits des banques, augmentation de capital ou emprunt à long terme par des obligations).

Dans le système de crédits, ce sont les banques qui assurent ce que l'on appelle l'intermédiation : elles collectent et redistribuent les ressources. De nombreux produits sont proposés aux épargnants pour avoir l'ajustement qualitatif. Le marché financier MF met en relation directe (en passant juste par des agents de change) les demandeurs et offreurs de capitaux exclusivement à long terme. L'ajustement qualitatif est réalisé grâce à la Bourse des valeurs. Le MF contient le marché primaire (sur lequel les nouveaux titres sont mis en vente) et le marché secondaire (la Bourse des valeurs où s'échangent des titres déjà émis). Le système financier peut se décomposer en trois niveaux, chacun à une certaine durée du financement : le marché monétaire (court terme), le marché du crédit bancaire (moyen et long terme), le marché financier (long terme).


Jusqu'à présent, nous avons parlé uniquement de la bourse, mais il existe plusieurs marchés de valeur. On les distingue d'abord par la nature des titres échangés. On trouve alors les actions et les obligations. Les actions sont des droit de propriété. Les actionnaires reçoivent des dividendes dont l'importance est fonction des résultats de l'entreprise. Les actions sont échangées chaque jour à un certain prix qui dépend de l'offre et de la demande : le cours est donc variable et dépend en principe sur les anticipations des opérateurs sur les résultats futurs de l'entreprise. Mais le cour peut être modifié aussi par la spéculation et l'OPA. Les obligations sont représentatives de prêts faits par le détenteur à l'émetteur. Elles procurent un revenu garanti, l'intérêt. Les obligations sont négociables, et l'un des déterminants de l'évolution du cours sera le taux d'inflation, dans la mesure où il détermine l'intérêt. Ainsi, lorsque le taux d'inflation tend à s'élever, le cours des obligations tend à baisser car les obligations sont des titres à revenu fixe. Les cotes officielles (cotées au comptant ou au règlement mensuel), sont données par la Bourse. Dans le marché au comptant, les ordres achats-ventes sont réalisés le jour même, au cours du jour. Le marché au règlement mensuel RM contient uniquement les valeurs les plus demandées : quelque soit la date des négociations, la livraison des titres et leur règlement s'effectuent une fois par mois, le jour dit de liquidation.

Afin de permettre aux petites entreprises d'accéder au marché financier, le second marché a été mis en place : il n'y a qu'une cotation au comptant. Enfin on trouve aussi le hors-cote où sont regroupés les titres peu actifs.

La bourse peut sembler refléter la santé des entreprises, mais le cours des titres peut résulter de mouvements spéculatifs sans fondement réel. Cependant, les spéculateurs, prenant des positions souvent inverses des opérateurs cherchant à garantir leur revenu, permet dans certaines limites la réalisation d'opérations qui ne se feraient pas autrement.


Tout cela n'est pas sans conséquences au niveau de la politique monétaire, dont les moyens d'action se trouvent limités puisque les banques ne sont plus le centre principal de la distribution des capitaux. Le contrôle de la monnaie s'opère donc essentiellement par des instruments différents de ceux auxquels on avait traditionnellement recours.


II- Déséquilibres et politiques d'ajustement


La politique économique peut se concevoir comme un ensemble cohérent de mesures destinées à atteindre ou à préserver certaines situations (emploi, croissance, stabilité des prix, ...). Elle cherche a donner un cadre favorable à l'activité économique. On distingue a priori les politiques conjoncturelles des politiques structurelles. Les premières visent à maintenir à court terme une relative stabilité, en limitant les fluctuations. Les politiques structurelles ont pour but de transformer les structures de l'activité économique, elles se traduisent par des réformes dont on attend des effets durables. La crise économique a profondément bouleversé les mécanismes traditionnels d'ajustement, et les politiques économiques, cherchent plutôt pour l'instant à rendre tolérables les déséquilibres.


L'équilibre et le déséquilibre donne lieu à deux grands schémas : le néo-classique (approche en terme d'équilibre général), et le keynésien (pose la possibilité d'équilibre partiel).

Chez les premiers, l'équilibre économique général est le résultat des mécanismes du marché sur lequel interviennent des agents rationnels (poursuivent leur intérêt individuel). L'activité de ces agents se traduit par l'expression d'offres et de demandes sur les divers marchés (de produit, de travail, des capitaux, ...) et la flexibilité des prix assure l'équilibre. La monnaie est ensuite introduite, sans rien changer à l'équilibre physique. Dans cette approche, l'intervention de l'Etat, la concurrence imparfaite, trop d'impôts, ... vont gêner les mécanismes du marché.

L'équilibre chez Keynes n'est pas général : c'est juste une possibilité. La situation qu'il étudie est qualifiée d'équilibre de sous-emploi, c'est à dire équilibre sur le marché des biens et excès d'offre sur le marché du travail. D'où la nécessité d'une intervention extérieure, celle de l'Etat, pour relancer la demande par des commandes publiques, ce qui incitera les entreprises à embaucher.


La politique économique comporte plusieurs compartiments : le budget, la fiscalité, les revenus, la monnaie, ... Chacun pouvant servir d'instrument.

Le budget est l'élément central de la Loi de Finances votée chaque année par le Parlement. Il récapitule les dépenses et les ressources de l'Etat, et en précise le solde qui peut être négatif (situation la plus courante). Certains affirment que le déficit budgétaire conduit à l'inflation, d'autres pensent qu'il constitue un moyen de relancer l'activité économique, et que cette relance donne un supplément d'épargne qui finance le déficit... Une limite à ces mécanismes est que les accroissements de production entraînant des importations supplémentaires (matières premières, ...), il en est de même des accroissements de la demande de biens de consommation, tout cela du fait que nos économies sont ouvertes sur l'extérieur. L'impact des relances est donc affaibli. Le solde commerciale est l'exportation X moins l'importation M. De plus, avec les incitations, les entreprises peuvent préférer s'équiper de nouvelles machines, ou encore ne pas y croire. Dans ce cas on verra s'accroître les importations ainsi que l'inflation.

La politique des revenus cherche à lutter contre l'inflation. Pour cela, il faut d'abord trouver un consensus entre les partenaires sociaux.


Selon les objectifs choisis (relance, stabilisation), on utilisera de préférence certains instruments. Tous les gouvernements cherchent à relancer ou à préserver l'activité économique en contrôlant l'évolution du niveau général des prix. Il n'y a pas donc de politique de relance ou de stabilisation pure. Trois axes principaux se dégagent des politiques contemporaines : la lutte contre l'inflation, l'effort de réduction des déficits budgétaires et la lutte contre le chômage. On s'aide alors de la comptabilité Nationale qui permet d'apprécier les évolutions macro-économiques ainsi que des outils de l'analyse économique. Mais les résultats de la politique économique, les frontières étant ouvertes, dépendent aussi de ce qui se passe dans les pays voisins. Les choix de cette politique sont donc pris sous contraintes : techniques (on ne peut pas améliorer certaines choses en même temps), politiques (suivant les gouvernements qui passent), extérieure (interdépendance des économies, donc des décisions).

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